Pourquoi la réalité virtuelle devient un outil de choix pour les psychologues

Trois grandes applications validées par la recherche
La littérature scientifique, toujours plus abondante sur le sujet, met en évidence trois domaines d'application majeurs de la réalité virtuelle en psychologie :
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L’exposition pour les troubles anxieux : que ce soit pour la peur des hauteurs, la phobie sociale, ou encore l’anxiété de retourner au travail après un burnout, la VR permet de confronter le patient à ses peurs dans un environnement totalement maîtrisé. « L’objectif est d’éteindre progressivement l’anxiété tout en renforçant le sentiment d’auto-efficacité chez la personne », explique notre psychologue.
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La gestion de la douleur par la distraction : détourner l’attention du patient vers un univers virtuel permet de réduire la perception de la douleur. Cette technique est notamment utilisée en soins palliatifs, lors de pansements douloureux ou chez les grands brûlés.
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Le développement des compétences sociales : la VR sert également d’outil de formation, notamment pour le développement de « soft skills » en entreprise, les personnes présentant des troubles du spectre de l’autisme, des difficultés d’interaction sociale, ou dans des contextes de réinsertion professionnelle.
Les résultats sont prometteurs pour une large gamme de troubles : déficiences cognitives, états dépressifs, dépendances, troubles du spectre de l’autisme, maladie d’Alzheimer, stress post-traumatique, etc.
Avantages de la VR sur l’exposition in vivo
Mais pourquoi choisir la réalité virtuelle plutôt qu'une exposition en situation réelle, dite in vivo ? Pour notre psychologue, la réponse est claire : « La VR permet un niveau de personnalisation et de contrôle inégalé. On peut ajuster l’environnement à chaque patient : ajouter ou retirer des stimuli, répéter l’expérience autant de fois que nécessaire, tout cela en toute sécurité. »
Voici quelques-uns des avantages concrets :
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Contrôle total de l’environnement thérapeutique : aucun imprévu, tout est sous la responsabilité du thérapeute.
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Sécurité émotionnelle accrue : le patient sait qu’il est dans un cadre thérapeutique, ce qui facilite la confrontation à ses peurs.
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Moins d’évitement : la VR limite les échappatoires, tout en rendant l’expérience plus acceptable pour le patient.
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Préférence des patients : « Beaucoup me disent qu’ils préfèrent débuter l’exposition en réalité virtuelle plutôt qu’en conditions réelles. Cela les rassure et rend le processus plus engageant. »
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Réduction des coûts : inutile de se déplacer dans des lieux spécifiques ou de mobiliser des moyens logistiques lourds.
Retour terrain : ce que disent les patients
Du côté des patients, les retours sont très positifs. Certains évoquent une impression de jeu, d’autres apprécient la sensation d’avancer à leur rythme sans être jugés. « Une de mes patientes souffrant de phobie sociale m’a confié qu’elle n’aurait jamais osé se confronter directement à un groupe de personnes, mais qu’en VR, elle avait réussi à le faire… et à s’en féliciter ! », raconte notre psychologue.
La dimension immersive aide à renforcer l’engagement émotionnel, sans pour autant générer le stress d’une situation réelle. Pour beaucoup, cela devient un tremplin vers un travail plus profond.
Par exemple, un symptôme du burnout est une perte de confiance en soi par rapport au monde du travail. La réalité virtuelle permet d’aider ces personnes à s’exposer en s’entrainant à retourner au travail.
Vers un usage plus systématique en entreprise ?
Au-delà des cabinets de psychologues, la VR pourrait bien s’inviter dans les entreprises pour accompagner les salariés sur des problématiques de gestion du stress, de communication ou de retour à l’emploi après un burn-out.
« Je crois que la réalité virtuelle a un potentiel immense en prévention et en formation professionnelle. Elle permettrait de désamorcer certains blocages avant qu’ils ne deviennent pathologiques », conclut notre psychologue.
Face à une demande croissante de solutions innovantes pour le bien-être mental, la VR pourrait donc devenir, à terme, un outil systématique d'accompagnement, aussi bien en clinique qu'en entreprise.