Soft skills et burnout : le lien (encore trop) sous-estimé

2025/05/05
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Melimpus
Introduites par l’US Army dans les années 70 pour les distinguer des hard skills — les compétences techniques nécessaires à l’utilisation de machines — les soft skills désignaient initialement les compétences non techniques. Depuis, elles n’ont cessé de prendre de l’importance dans les sphères de l’éducation, de la recherche et du monde du travail. Pourtant, leur définition reste parfois floue, et leur utilité sous-estimée. Sont-elles des traits de personnalité ? Des aptitudes cognitives ? Une combinaison des deux ? « Il y a souvent une confusion entre soft skills et personnalité. Par exemple, l’extraversion est un trait, mais la capacité à s’affirmer ou à écouter activement sont des compétences. Il faut distinguer ce qu’on est, de ce qu’on développe. », précise notre psychologue, Stéphanie Delroisse.

Définir les soft skills

En 2022, Marin-Zapata et ses collègues ont proposé une revue systématique pour tenter de mieux cerner ce que recouvrent réellement les soft skills. Leur proposition ? Les regrouper en deux grandes catégories : 

  • Les compétences intrapersonnelles : elles englobent la régulation émotionnelle, l’organisation personnelle, la motivation, la persévérance… Tout ce qui touche à la gestion de soi. 

  • Les compétences interpersonnelles : elles concernent l’interaction avec les autres, la communication, la résolution de conflits, l’empathie, la collaboration… 

Les soft skills s’opposent donc aux hard skills, qui relèvent des compétences techniques, spécifiques à un poste ou un domaine d’expertise. Mais elles ne s'y opposent pas tant qu'elles les complètent. 

👉 « Le mythe selon lequel seule la compétence technique compte en entreprise est révolu. Aujourd’hui, c’est l’équilibre entre les deux qui prédit la performance. », rappelle notre psychologue. 

Compétences interpersonnelles et intrapersonnelles : les deux faces d’une même pièce

Un collaborateur peut être brillant techniquement, mais s’il a du mal à gérer le stress ou à travailler en équipe, la performance globale s’en ressentira. À l’inverse, une personne dotée d’une grande intelligence émotionnelle peut contribuer à apaiser les tensions d’une équipe, favoriser la cohésion, et donc indirectement améliorer la productivité. 

« J’aime dire que les compétences inter et intrapersonnelles sont comme des muscles. On peut les entraîner, les développer, les renforcer… à condition d’en avoir conscience. », souligne notre psychologue. 

Soft skills et résilience au travail

Ce lien entre soft skills et performance prend une autre dimension quand on parle de santé mentale au travail. Burnout, surcharge mentale, perte de sens… Ces maux modernes du monde professionnel trouvent parfois leur origine dans une faible maîtrise de certaines compétences intrapersonnelles (gestion du stress, assertivité, capacité à dire non, organisation personnelle). 

« Le burnout n’est pas qu’un problème de trop de travail. C’est aussi un manque de ressources internes pour y faire face. Et ces ressources, ce sont souvent les soft skills. », analyse Stéphanie Delroisse. 

Renforcer la résilience, c’est donc aussi muscler ses compétences émotionnelles, relationnelles, organisationnelles. C’est se connaître suffisamment pour identifier ses limites, exprimer ses besoins, collaborer sainement, et rebondir face aux défis. 

Outils pour les développer en entreprise

Bonne nouvelle : les soft skills ne sont pas figées ! Plusieurs leviers peuvent être mis en place en entreprise pour les développer : 

  • Formations en communication non violente, en gestion du stress, en intelligence émotionnelle 

  • Coaching individuel ou collectif 

  • Mentorat ou co-développement 

  • Feedbacks structurés et bienveillants 

  • Mise en place de rituels de régulation collective (check-in émotionnel, espaces d’écoute, etc.) 

« Le développement des soft skills ne passe pas uniquement par des formations descendantes. Il faut créer un écosystème de confiance où les collaborateurs se sentent libres d’explorer leurs limites et leurs ressources. », insiste notre psychologue. 

La réalité virtuelle comme booster d’apprentissage

Un outil émerge avec beaucoup de promesses : la réalité virtuelle. Grâce à elle, les collaborateurs peuvent vivre des expériences immersives qui simulent des situations complexes : gestion de conflit, entretiens difficiles, prise de parole en public… 

« Ce qui est bluffant avec la VR, c’est le pouvoir de l’immersion. Le cerveau est mobilisé comme dans une vraie interaction, ce qui favorise la mémorisation et l’engagement émotionnel. », explique notre psychologue. 

En répétant ces scénarios en toute sécurité, on diminue l’anxiété liée à certaines situations, et on renforce la capacité d’adaptation. Une vraie opportunité pour prévenir les risques psychosociaux et renforcer la résilience des équipes. 

Melimpus : un spécialiste de la santé mentale en entreprise

Melimpus développe des outils innovants pour aider les employés à se développer.  En particulier, Melimpus propose des outils de réalité virtuelle pour que les employés et les managers puissent s’entrainer à bâtir ces « soft skills » tels que décrit dans cet article.  Une meilleure gestion de ces compétences permet de créer des équipes bienveillantes résultant en une prévention de burnout ou autres stress chroniques non nécessaires.   

En conclusion:

Les soft skills ne sont pas un supplément d’âme : elles sont au cœur de la performance durable, de la santé mentale et de la résilience au travail. 
Les reconnaître, les développer et les valoriser, c’est non seulement améliorer le quotidien des collaborateurs, mais aussi prévenir des risques aussi lourds que le burnout. 

Et si c’était enfin le moment de leur donner la place qu’elles méritent ?