Un bon outil VR doit faire peur (un peu) : validation des environnements Melimpus

2025/04/30
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Melimpus
Les environnements professionnels virtuels créés par Melimpus sont-ils suffisamment angoissants ? Pas très vendeur comme question, me direz-vous. Et pourtant, elle est essentielle dans la validation d’un outil d’entraînement ou d’exposition en réalité virtuelle.

Pourquoi l’anxiété est nécessaire dans l’exposition

Dans les thérapies cognitivo--comportementales (TCC), on le sait : provoquer une certaine dose d’anxiété est une condition indispensable pour qu’un processus thérapeutique d’exposition fonctionne. Cela peut sembler paradoxal, mais sans anxiété, pas d’habituation… et donc, pas de progrès. 

« Le thérapeute a besoin que son patient éprouve de l’anxiété dans un premier temps, pour connaître un effet plateau dans un second temps (phénomène d’habituation) et une diminution, voire disparition, dans un dernier temps (phénomène d’extinction) », explique notre psychologue, Stéphanie Delroisse

Autrement dit, pour que l'exposition porte ses fruits, il faut d’abord déclencher l’inconfort. C’est pourquoi un environnement virtuel d’exposition ne peut pas ressembler à une forêt enchantée, une plage paradisiaque ou un monde rempli de licornes. Ce que nous devons proposer, ce sont des situations réalistes, parfois tendues, mettant en scène des collègues pressés, des chefs un peu froids, des réunions qui stressent… Bref, du vrai quotidien professionnel, dans ce qu’il a de plus challengeant. 

Construction des environnements professionnels Melimpus 

Chez Melimpus, nous avons pris ces exigences au sérieux. Nous avons conçu des environnements immersifs qui simulent : 

  • un open-space avec ses bruits, interactions et sollicitations continues, 

  • une salle de réunion avec prise de parole, regards évaluateurs ou tensions latentes, 

  • des situations de télétravail pouvant induire solitude, interruptions ou surcharge cognitive. 

À chaque étape, notre objectif était clair : stimuler des émotions négatives dans un cadre sécurisé pour permettre un véritable travail psychique. 

Résultats de l’étude tout-venants

Pour valider nos environnements, nous avons mené une étude auprès de travailleurs tout-venants. Nous leur avons demandé de vivre plusieurs expériences immersives, puis d’auto-évaluer leur niveau d’anxiété, de découragement, de colère et de culpabilité. 

Ces réponses ont été comparées à celles obtenues dans un environnement neutre : un simple bureau flottant dans un univers étoilé, sans aucune interaction sociale. 

« Nos participants étaient beaucoup plus anxieux dans les environnements professionnels que dans l’environnement neutre, ce qui signifie que notre outil est un bon outil d’entraînement à la préparation au retour au travail », conclut notre psychologue. 

Mais l’anxiété n’était pas la seule émotion observée. Pour renforcer la validité de notre outil, nous avons aussi mesuré d’autres états émotionnels pertinents dans la sphère professionnelle : le découragement, la colère et la culpabilité. 

« Comme pour l’anxiété, les résultats montrent que nos environnements professionnels provoquaient beaucoup plus de découragement, de colère et de culpabilité que l’environnement neutre », ajoute-t-elle. Une excellente nouvelle, puisque cela démontre la capacité de l’outil à cibler différents registres émotionnels dans une approche réaliste et multidimensionnelle du retour au travail. 

Utilisation clinique et pédagogique 

Cette validation par les émotions ouvre des perspectives passionnantes. Nos environnements ne sont pas uniquement destinés à la thérapie individuelle. Ils sont également : 

  • utilisables en contexte pédagogique, pour sensibiliser des professionnels de santé, des responsables RH ou des managers aux réalités émotionnelles du travail ; 

  • mobilisables en formation, notamment pour accompagner des parcours de reprise après burn-out, dépression ou anxiété sociale. 

Le format immersif permet une mise en situation sans danger, mais avec un niveau d’intensité émotionnelle suffisamment fort pour générer un apprentissage durable.

Enjeux éthiques et personnalisation 

Bien sûr, provoquer des émotions négatives n’est pas un but en soi. C’est un moyen, encadré, supervisé et toujours au service d’un accompagnement respectueux. 

Cela soulève des questions éthiques importantes : 

  • Jusqu’où aller dans la provocation émotionnelle ? 

  • Comment s’assurer que l’utilisateur reste acteur de l’expérience ? 

  • Quelles balises mettre en place pour que l’outil reste aidant, et jamais traumatisant ? 

Chez Melimpus, nous croyons fermement à la personnalisation des parcours : ajuster l’intensité des stimuli, choisir les situations à vivre, intégrer des feedbacks et des temps de débriefing sont autant d’éléments clés pour un usage responsable. 

L’utilisation de Melimpus en pratique 

Lorsqu’une personne s’absente du travail pour un burnout, un cancer ou un congé parental, elle peut rapidement se sentir déconnectée et anxieuse.  Une des causes de ce malaise est une perte de confiance en ses capacités à retravailler ou une peur de rechuter.  C’est là que l’accompagnement avec les outils de Melimpus sont pertinents.  L’exposition graduelle en réalité virtuelle permet à ces personnes de faire face à ces symptômes.  Elles peuvent s’entrainer à retourner au travail, gagner confiance et bâtir des compétences telles que la résilience.  Tout cela dans un cadré sécurisant  

Conclusion : Un bon outil de réalité virtuelle ne doit pas être confortable. Il doit faire un peu peur, provoquer des réactions émotionnelles réalistes et encadrées, pour permettre une progression tangible. C’est exactement la voie que nous avons choisie chez Melimpus, avec des environnements testés, validés et pensés pour une utilisation clinique, pédagogique et éthique. 

Et si on arrêtait de fuir l’inconfort… pour mieux en faire un levier d’évolution ?